Milan (awp/afp) - La police italienne a saisi des documents au siège milanais de la banque britannique Barclays, empêtrée dans le scandale du Libor, dans le cadre d'une enquête portant sur des soupçons de manipulations du taux interbancaire Euribor, ont affirmé mardi les plaignants.
Dans un communiqué, les associations de consommateurs Adusbef et Federconsumatori, qui ont déposé plainte auprès de plusieurs parquets, ont indiqué que la police financière avait saisi, sur ordre du parquet de Trani (sud), de "nombreux documents, du matériel informatique et des mails" au siège de Barclays à Milan.
Contacté par l'AFP, la filiale italienne de Barclays et la police financière de Bari (Pouilles, sud), qui a mené ces perquisitions selon ces associations, se sont refusées à tout commentaire, tandis que le parquet de Trani (Pouilles, sud) n'était pas joignable dans l'immédiat.
En saisissant ces documents, le procureur de Trani, Michele Ruggiero, qui a ouvert une enquête contre X pour fraude aggravée et grave manipulation de marché, cherche à prouver que "comme avec le Libor, Barclays a effectué des manipulations de l'Euribor ayant eu des conséquences négatives sur les taux des prêts payés par les Italiens", ont souligné Adusbef et Federconsumatori.
Michele Ruggiero s'est notamment fait connaître par l'enquête pour manipulation de marché ouverte en 2010 contre les grandes agences de notation Moody's et Standard and Poor's.
Barclays a révélé le 27 juin qu'elle allait payer environ 360 millions d'euros pour mettre fin à des enquêtes des régulateurs britanniques et américains dans une affaire de manipulation des taux interbancaires britannique Libor et européen Euribor entre 2005 et 2009.
Ces taux servent de référence dans des produits financiers et peuvent avoir notamment des conséquences sur des prêts aux particuliers et aux entreprises.
Le président de Barclays, Marcus Agius, le directeur général, Bob Diamond, et le directeur des opérations, Jerry del Missier, ont démissionné début juillet, emportés par ce scandale.
Adusbef et Federconsumatori estiment que 2,5 millions de familles italiennes, dont les taux des prêts sont liés à l'évolution de l'Euribor, auraient été touchées par des manipulations de ce taux et auraient subi des dommages d'un montant total de 3 milliards d'euros (1.200 euros par famille en moyenne).
Source: jq
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